XXTrem' Larzac Cévennes 2019


Bienvenue en Terres Hospitalières


C’est avec un réel plaisir que je retourne pour une 3ème fois à Nant. A 30km de Millau, sud-ouest du Massif Central, blotti dans les moyennes vallées de la Dourbie (affluent du Tarn) et du Durzon (affluent de la Dourbie). Weekend Team Building du TTT, il faut dire que le catalogue offre un large éventail de courses allant de 14 à 200 km, avec le mythique 75km… un incontournable/une référence. Mais cette année c’est pour le XXLC (XXtrem’ Larzac Cévennes) que je suis là et pour tenir compagnie au Président ! Un 200 bornes exceptionnellement organisé pour les 10 ans du festival.


Au briefing de la veille, on apprend que suite à un arrêté préfectoral la course est écourtée de 25km et amputée du magnifique cirque de Navacelles. Le cirque de Navacelles ça ressemble à ça ….


Ça a vraiment d’la gueule, dommage…
Qu’à cela n’tienne, je pense que 175 et 7500 de D+ feront déjà bien l’affaire. Avec dans la musette un bonus TGV spécial coups durs (consommé sans modération à Dourbie, au fond du trou qu’il était !)
Départ à 7h le vendredi, le weekend sera beau et chaud. Par décence pour les amis ayant opté pour les Templiers une semaine plus tôt, je ne ferai aucune comparaison météo. Suite à une nuit bien reposante, petit déj’ en compagnie de Laurent (Le Président) et Luca Papi himself. Jeune homme chevelu, un monstre de l’Ultra XXL, une référence pour beaucoup d’entre nous… On aurait pu passer notre journée à le questionner mais le temps nous est compté.


Place de Nant, quelques minutes plus tard… Loulou, Caro et Peggy nous rejoignent pour un dernier encouragement. Et bing !! Direction la source du Durzon. Pour résumer le parcours, toute la partie Larzac est relativement roulante jusqu’au environ d’Alzon (km60). On attaque ensuite la montée sur le St Guiral et avec elle les parties plus vallonnées et techniques.

L’ambiance est conviviale et on en profite pour discuter avant de se retrouver seul, isolé sur les causses. Seules 200 âmes prennent le départ, je remercie l’organisation de vouloir faire de cette fête un rendez-vous intimiste loin de la sur-médiatisation et des envies de profit à tout prix.
Malgré quelques petites erreurs de parcours la matinée est plutôt agréable, les sensations sont bonnes, les sentiers confortables…
Le rendez-vous avec la nature est bel et bien pris. Avec le temps, les eaux de pluie ont forgé - dans ce haut plateau calcaire du Larzac - de nombreuses galeries, des avens, des grottes. C’est superbe…




Je me cultive en apprenant ce qu’est une lavogne, abreuvoir naturel aménagé par l’homme pour collecter l'eau de pluie et abreuver le bétail. Pas con et plutôt joli !


A midi j’entrevois les contreforts de la Couvertoirade. On se perd ensuite dans les ruelles, l’état de conservation de cette cité est remarquable. Le ravitaillement est installé au moulin à vent de Redounel qui surplombe le village. Le site est magnifique !



A 12h15, J’y retrouve la TGV au grand complet… Des étoiles dans les yeux, ils ont l’air – eux aussi - satisfaits de cette belle découverte. Alors qu’un marathon vient d’être parcouru, je suis pile-poil dans mes estimations. D’ailleurs les seules pouvant être exploités sachant que la coupure de 25 bornes arrivera juste après.

Peu de temps après la base de vie d’Alzon (km60), je reconnais l’ancienne voie de chemin de fer, empruntant tunnel et viaduc, avant de bifurquer sur la montée du St Guiral. Montée régulière sur une petite dizaine de kilomètre sans grande difficulté. Avant de découvrir ce dôme rocheux granitique surgissant au milieu de la forêt. De là-haut, la vue est imprenable avec un panorama à perte de vue.

 
Lieu de pèlerinage, ce site christianisé est rattaché à une légende, celle des 3 ermites.
« Au temps des croisades, trois jeunes chevaliers, Guiral, Loup et Alban, étaient épris de la belle Irène. Pour les départager, celle-ci leur fit promettre de partir combattre en terre sainte : celui des chevaliers qui aurait fait montre de la plus grande prouesse deviendrait son époux.
Les années passèrent et, lorsque les trois chevaliers revinrent forts de leurs exploits glorieux et pleins d'expérience et de sagesse, la belle venait juste de mourir. Un troubadour qui passait au château de Rogues lui avait en effet appris la fausse nouvelle de leur mort : Irène n'avait pu supporter un tel chagrin.
Que dire alors de celui des trois preux ? Pour conjurer leur peine, ils résolurent de donner leur vie à Dieu en se faisant ermites. Loup monta sur le pic Saint-Loup; Alban, sur le mont Saint-Alban, à proximité de Nant; Guiral, sur le rocher de Saint-Guiral. Chaque lundi de Pentecôte, les trois frères allumaient de grands feux au sommet de leurs promontoires naturels : ainsi, de loin en loin, ils pouvaient s’assurer de la survie de chacun. Les feux s’éteignirent l’un après l’autre et Guiral mourut le dernier. »

Une légende à faire chialer… un lieu emplit de recueillement et de quiétude.
Hors de tout contexte infectieux et malgré le fait qu’il ne fasse pas excessivement chaud, ma température corporelle monte en flèche. Mon système de régulation est H.S., je m’abreuve à n’en plus finir et malgré cela le thermostat reste au max.

19h04. A Dourbies, je rejoins toute la petite famille ainsi que Peggy qui me rassure sur la belle gestion de course de Laurent. De mon côté, le moral est en berne, il faut dire qu’habituellement c’est l’heure de l’apéro. A la place de quoi je vais repartir, lesté  du poids de mes paupières, dans la sainte nuit cévenol largement dégagée pour admirer la voûte céleste. L’époque veut que la nuit dure 12h30, soit – grosso modo – la moitié de l’Ultra.

J’atteins Le Mont Aigoual, point culminant du parcours et des Cévennes, vers minuit. Les sentiers sont humides, la fraîcheur ne modifie en rien mon problème endocrinien. Alors que la plupart des coureurs se couvrent largement (première peau, veste, bonnets et gants), je continue mon petit bonhomme de chemin vêtu d’un simple t-Shirt, toujours humide, à rechercher – tel un chien truffier – la moindre source d’eau pour m’asperger.
A Trèves, et alors qu’il ne reste que 20 km, nous atteignons la partie la plus intéressante – techniquement parlant – du parcours. Au départ de ce charmant et paisible petit village, la montée est rude, le point de vue permet d’admirer la vallée du Trévezel.
Nous poursuivons en suivant un petit sentier en corniche, mignon mais interminable ! La rivière a entaillé le Causse noir en gorges profondes. Ce balcon géant offre une vue sur des falaises boisées d’où saillent de grands crocs de calcaire. En engageant la descente sur Cantobre, les premières lueurs du jour arrivent enfin et l’obscurité disparaît en emportant avec elle ma léthargie passagère.


ça ressemblerait à une attaque de Grizzli !
Et là, c’est le drame, l’avant du pied accroche une racine et je me fracasse lourdement le dos sur une caillasse. A cet instant, mon système neurologique proche du rien rend mes réflexes nul et non avenu. Le souffle coupé, je récupère tranquillement quelques minutes allongé dans l’herbe. Bien remué le bonhomme !

 


Je repars, avec la certitude de terminer malgré la douleur devenue rapidement supportable. La mer de nuage se dessinant me stimule une nouvelle fois la cornée. Terrible !


A Cantobre, véritable nid d’aigle médiéval, il reste un peu moins de 10 km. On s’engage dans le final, avec la célèbre montée sur le Roc Nantais (falaise située à l’extrémité d’un promontoire et la toute aussi célèbre descente technique. 


9h45 - Enfin, le petit muret, le parc du Claux, la TGV !
Les drôles de la TGV

Mr Luca Papi

Le voyage fut beau, long et par moment douloureux mais, à ce moment précis, entouré de cette rassurante chaleur familiale, je retiens surtout la générosité des bénévoles, leur accueil, la beauté de cette nature traversée.


Mr Le Président
Merci à la TGV, source de ma motivation. Bravo les filles pour votre suivi live sur la page FB du TTT… 

Bravo Laurent, très belle course ! La gestion se met en place.


Un dernier très bon moment de partage avec le TTT avant la course du dimanche. Il est tant de reprendre la route avec dans mes valises la promesse d’un 4ème retour sur belle terre de trail…


Je vous joins un petit film, plutôt bien fait, trouvé sur le net

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