Infernal des Vosges 200
L’Infernal, c’est d’la balle !
I - Le tour de chauffe

Et bien voilà :
En sortant de la voiture je retrouve le frangin égaré lui
aussi. On repart ensemble pour une belle ascension pendant laquelle nous
reprenons bon nombre de coureurs restés sur le bon chemin. Au final nous aurons
effectués 2 km de plus et perdus ½ heure (appel PC course, mise en place du
covoiturage + trajet) mais la course est longue, très très longue alors
finalement pourquoi s’en faire. Nous n’en garderons que la belle anecdote à
raconter aux repas de famille.
II - En route vers l'Ermitage de frère Joseph
En arrivant à Syndicat (premier ravito), le soleil pointe le
bout de son nez. La montée suivante vers Chèvre Roche est chronométrée dans le
cadre du Challenge Vertical Mountain. Je me dis qu’avec un départ aussi
chaotique, une petite montée sèche en se mettant dans le rouge, c’est toujours
bon à prendre. Fin d’ascension, le panorama est superbe, en pleine Golden Hour
tant appréciée des photographes… TERRIBLE. J’apprendrai plus tard que l’effort
consenti fut vain, les portiques de chronométrage n’ayant pas fonctionné.
Dommage.
Je récupère lentement sur une partie souple et boisée, les
Vosges quoi ! Nous découvrons la cascade de la Pissoire, un endroit
exceptionnel qui, à lui seul, mérite le déplacement. Avec ses petits ponts de
bois et ses pierres rondes tapissées d’un épais manteau de mousses. Un havre de
paix idéal pour se ressourcer ou méditer en toute quiétude.
12h30, je débarque à la première base de vie, mon aide mentale (Caro et Titou) est présente. Tout va bien, la gentillesse des bénévoles accroît ce sentiment. Ils nous remplissent les gourdes, nous invitent à déguster leurs victuailles, nous interrogent sur notre état et sur d’éventuels soins à prodiguer. Je profite du moment et repars, malgré tout, sans trop attendre. Il reste 150 bornes, direction l’Alsace…
III - La boucle alsacienne
Je m’accroche, tant bien que mal, à la beauté des lieux pour
avancer toujours et encore en trottinant… je souffre et le pire est encore à
venir.

Le ravito du grand Ballon arrive relativement (et oui, c’est
un Ultra quand même) rapidement.
« Salut mon cœur, ça tombe bien, je dois remplir ma poche à eaux. »« Et non mon grand, tu dois d’abord faire le tour »
« Ok, à tout d’suite »
Je m’accorde plus de temps, il y a pas mal de monde alors on bavarde un peu. 2 charmantes kinés me strappe le dos, quelques irritations dues au sac commencent à se faire sentir. Il est 19h, j’embrasse mes Amours avant de repartir seul dans la nuit.
« Non, non... C'est gentil mais non »
Pas vraiment de moments marquants entre Rouge Gazon et l’Ermitage, ça roule quoi mais il y a toujours cette chaleur interne qui devient incontestablement un facteur pathogène… Si, si !!
III - Un dernier tiers bien corsé
L’esprit de l’infernal reprend son sens, on y est !
Tout d’abord la piste noire, 20 minutes d’inclinaison vertigineuse les genoux
dans la mâchoire. Mais comment font les coureurs partis sans bâtons ? Et
bien ils piochent Mr dame, se rattachant aux touffes d’herbe pour ne pas
redescendre.
La descente suivante se fait par une piste verte très large.
Pas une seule rubalise réfléchissante, je jardine de gauche à droite, galère
pour trouver le chemin. Après la traversée d’une route je retombe sur une
partie herbeuse légèrement saupoudrée de rosée. Les notes artistiques ne
tardent pas à tomber, roulade avant, glissades pieds joints, sur un pied, même
du ventral… La Fun Run débute !
S’ensuit une longue partie dans les bois façon Barkley.
Forêt épaisse avec énormément de végétations, arbres à enjamber, des ronces,
des souches parsemées ça et là. Malgré la marche forcée, le sol irrégulier me
fait trébucher, je suis fatigué. Les stores s’abaissent d’eux-mêmes et le
ravito arrive à point nommé. Un seul bénévole, un lit de camp qui me parle,
coiffé d’une couverture douillette. C’est parti pour 30 minutes de rêves…
RESSOURCANT. Il est 6h du matin, je repars plein d’entrain pour les 40 derniers
kms.
Ensuite, et bien je croise un loup... Un loup !!! Rien de choquant sur le moment... Entre réalité ou hallucination, je vous l'accorde, le doute m'habite.
Aux Tronches je retrouve Ron’s qui a rendu son dossard au
Grand Ballon. Pas de pépins physiques rassurez-vous ! Un simple passage
vers autre chose, réalisé en toute sérénité. Mais il va quand même falloir qu'on en reparle... Je « check » en le
voyant et valide de ce fait son rôle de coach pour les 25 derniers kms. Mon
punching ball, vous savez ce truc qui pendouille au fond de la gorge et dont on
oublie l’existence, et bien j’ai l’impression qu’il a doublé de volume... J’interroge
le toubib à ce sujet.
« Vas-y, ouvre la bouche »« Arrrrrrrgh !!!! »« Whaou ! Impressionnant. Je n’ai jamais vu ça. Attends je prends une photo »« Et on peut faire quelque chose »« Non, non. Ça va dégonfler »
Une belle inflammation de la glotte. Une sensation pas très
agréable qui tire régulièrement au cœur.
« Bon, bein si y’a rien à faire, j’y vais »Go !
On m’indique le 6ème plus de 2h derrière et le 4ème
une demie heure devant. OK, les jeux sont faits, je vais donc profiter sans
pression de ces derniers instants. Je prends le temps de bien me désaltérer
auprès des sources jalonnant le parcours. J’emmagasine l’énergie positive de
cet environnement vosgien, j’ai tout à aimer.
Enfin l’arrivée tant attendue, je boucle ces 205km en 34h30.
La petite photo finisher pour un beau portrait plein d’originalité par Daniel
Hibold. Comme vous pouvez le constater, la fraîcheur s’était fait la malle
depuis un bon bout de temps.
Ron’s débarque 5 minutes trop tard, ou plutôt à point nommé
pour une bonne bière !! DELECTABLE
Un grand bravo à toute l'équipe de Stéphane Hairaye. Des courses pour tous (200, 110, 60, 30, 12km) et des RUN (courses à obstacles) complétement délirants pour petits et grands. Plus de 1000 gamins le dimanche sur la mini-run, démentiel !!! Evidemment un grand merci aux bénévoles, omniprésents et prévenants. Alors si l’envie vous prend, n’hésitez surtout pas !!
Infernal trail des Vosges 200 from Goonif37 - Kaly86 on Vimeo.
Je remercie tous ceux qui m’ont porté, encouragé et félicité avant, pendant et après. Merci à Caro et Titou pour votre soutien et bienséance, à mon coach Ron’s. Et enfin à tonton Denis et Vincent pour les entrainements Montagne au Mont Dore et Pyrénées, une prépa aux petits oignons.
Joli texte...et chouette musique sur ta vidéo!
RépondreSupprimerC'est exactement ce qu'il me fallait pour faire une pause dans ma journée de boulot.
Merci beaucoup Msieu l'Sénateur. J'ai suivi avec intérêt ton épopée dans le Val d'Aoste, toutes mes félicitations. Et que dire de l'exploit de Jean-Mi, Incroyable !! et surtout inimaginable.
SupprimerBravo à toi ... Sympa la vidéo
RépondreSupprimerJe ne me lasse pas de revoir (revivre) toutes ces belles images, toutes ces émotions ... Quelle aventure !!!!
Poucet
Bravo pour la course et pour ce compte rendu ...
RépondreSupprimerSur la ligne de départ de l'infernal 60, je pensais être l'un des seuls "37" de la course (chasse aux points UTMB).
Mais samedi matin à 10h00, au moment de partir sur l'infernal 60km (qui au passage en fait au moins 65 !) ton visage est apparu sur l'écran géant dans un résumé du début de course de l'infernal 200km... Je me suis dis tiens un gars du 37 !
La coïncidence veut que, sans le savoir, nous participons à des courses "ensemble" Hospitaliers 2012, Maxi Race etc
Nous nous sommes croisés un jour à décathlon , nous avons échangé quelques mots...
Bref bravo pour ce blog
A bientôt peut être ...sur une course
merci pour ce message. Oui je me rappelle bien de toi... c dommage on aura pu échanger durant notre weekend vosgien. Au plaisir de te revoir sur Tours ou ailleurs.
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