MIUT : A la découverte de Madère


Porto Moniz (île de Madère)  00:00 le 27 avril 2019,

C’est enfin le départ de ce MIUT tant attendu, désiré, vu et lu de nombreuses fois. Une atmosphère sereine règne sur cette ligne de départ malgré l’agitation à 2 pas des piscines naturelles où nous avons pataugés 2 jours auparavant. Jé, mon copain niortais, est également de la fête et paraît confiant malgré une grosse entorse survenue sur le vulcain il y a un mois et demi de cela. On s’encourage, en connaissance de cause, pour vivre le meilleur (très certainement) mais peut-être le pire. Deux certitudes, on va en prendre pleins les mirettes et se faire mal… Le propre de l’Ultra (de mon point de vue).
Piscines naturelles de Porto Moniz

Avec Jé, avant de prendre le bus direction Porto Moniz



La première montée est surprenante, l’inclinaison est franchement raide et le bruit des bâtons rythment nos pas. J’ai paumé Jé ! Bon nombre de participants ôtent déjà leur veste, les premiers hectomètres nous font monter en T°. Nous plongeons ensuite sur Ribeira de Janela. Sur la route en contrebas, de nombreux spectateurs. Enfants et adultes nous tendent le bras pour leur taper dans la main. Finalement j’apprécie ce petit rituel et chaque tape augmente mon capital détermination.

En grimpant sur Fanal je rattrape un TTTiste que je ne connais pas (La Touraine en force !), je l’encourage. Après réflexion je me dis que ce doit être le frangin d’Olivia, également sur le MIUT. Les marches font leur apparition, je vais les ingurgiter (avec plus ou moins d’appétit) pendant plus de 20h. Les séances à Savonnières, et ses 110 marches, me manquent déjà !

Sur les plateaux d’Estanquihos, et sous l’œil bienveillant des éoliennes, un vent cinglant nous enveloppe, ça pèle, on remet la veste ! Deux petites heures dans cette atmosphère froide et sombre qui ne présagent rien de bon pour la suite. Heureusement, je n’ai rien d’un Gillot Pétré et les T° monteront en flèche aux premières lueurs de l'aube.

Je n’ai aucune idée de mon classement, les jambes tournent mais les sensations ne sont pas optimales.

A Encumeada, je découvre un paysage fabuleux, la récompense de toutes ces heures d’entrainement me dis-je. T’es à Madère, profite vieux ! Comment définir ces forêts riches d’une épaisse végétation, luxuriante, où même une foulée avec attaque du talon ne laisserait aucun traumatisme, c’est dire !

Vers midi moins le quart, j’atteins la base de vie de Curral Das Freiras (le refuge des religieuses). Petit village reclus en plein cœur de l’île entouré des plus hauts sommets.  Malheureusement le temps me manque pour la visite. Karo est là, un peu angoissée… Se déplacer en voiture dans ces zones enclavées peut réserver son lot de surprise ! Sa présence me réconforte. Tout va bien, nous avons déjà effectué 60km pour 5000m D+. Je revois ma garde-robe et commence mon rituel ravito => deux quartiers d’orange, un verre de coca, un verre de thé dans lequel je trempe des petites biscottes de Nutella… Un régal. Je m’y soumettrai jusqu’à  Machico (arrivée).
CP6 : Base de Vie Curral Das Freiras

Je repars et on se donne RDV avec Karo, à tout à l’heure (où ? quand ?).

J’attaque la partie la plus ardue avec cette terrible ascension au Pico Ruivo. Plus de 1200m D+ en environ  10km avec le soleil au zénith, il est midi et demi. La première partie se digère à l’ombre des eucalyptus, sublimée par leur parfum, tandis que la seconde, plus sèche et minérale, se déguste (accablé par la chaleur) au milieu d’une végétation rupicole avec de petits arbustes et des arbres de bruyère. Ici et là, des arbres d’une blancheur extrême déchirés et dénudés par le vent.
La vue depuis le sommet du Pico Ruivo embrasse à 360° une grande partie de l’île.

Du Pico Ruivo au Pico Arieiro, c’est le paradis des randonneurs. Hallucinant !! Les images qui m’ont poussé à faire cette course se dessinent. Beauté sauvage, panoramas à couper le souffle et à-pics vertigineux sur environ 8km. L’étroit sentier, le plus souvent dallé, dissimulé dans le paysage se découvre au fur et à mesure de notre progression. Rassurez-vous, de nombreux  garde-fous sont prévus pour les passages les plus périlleux. De longs tunnels transpercent d’imposants sommets, tels que le pico das torres et le pico do gato.



Au Pico Arieiro, la partie me semble d’ores-et-déjà gagnée. Nous sommes au km 78 et le profil est maintenant, très majoritairement, descendant.

Chao da Lagoa, je pensais y retrouver Karo mais elle m’a posé un lapin pour un RDV improvisé unique avec le Christ de Caniço, suite à un léger problème d’orientation. On saute une étape donc, RDV décalé à Poiso, le temps d’un aller/retour à Ribeiro Frio. Pour cette toute dernière partie ascensionnelle, végétation endémique et épaisse forêt laurifère s’offrent à nous, c’est un vrai récital !!!
Statue du Christ Roi de Garajau

A Poiso, km 90, terminé le D+. Les 25 derniers kilomètres seront un délicieux mélange de descentes techniques, de levadas apaisantes et surtout le vereda do Larano reliant Porto de Cruz à Machico. Karo me met au défi de terminer avant la nuit. Accepté ! Etant à Madère, il est temps d’envoyer la sauce. 😁😁

Vereda do Larano, sentier côtier dévoilant l’immensité de l’Atlantique, la vue est fascinante, le sentier vertigineux creusé dans la falaise. Une guirlande lumineuse nous accompagne dans ces derniers instants, inoubliable.
Enfin, la dernière levada bordée de mimosas et de terres agricoles. Je file vers Machico en quête de marins largués qui cherchent la bagarre 🎵🎵 (comme dirait Jean-Pierre). Il est 21h00’06, j’embrasse Karo, défi validé. Pleins les jambes mais surtout pleins les yeux !!! Juste Heureux et élevé de toutes ces émotions recueillies.
A Machico, la médaille autour du cou

🎶🎶 Si la vie est un film de rien, ce passage-là était vraiment bien, ce passage-là était bien. 🎶🎶

Le profil et les temps de passage :



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