PICaPICA : L'Ultra Montagne - Août 2018

Lieu : Auzat (Ariège)
Date : 16-17 Août 2018
Distance : 110 km
Dénivelé : 12000 D+



Enfin se dévoile le défi de taille fixé pour 2018, la PICaPICA. Imaginez un peu, un parcours d’un peu plus de 100 km pour 12000 m de D+, monstrueux. A cent mille lieux du Cami de Cavalls de Mai dernier, il faut savoir varier les plaisirs.

Une manifestation osée, pensée et imaginée par Nahuel Passerat, vainqueur Ronda et Euforia, entre autres. Ce parcours emprunte ses terrains d’entrainement, il ne doit pas rigoler tous les jours.

Départ le jeudi 16 à 22h… dans le très joli petit village d’Auzat, en plein cœur de l’Ariège. La TGV aux avant-postes et au grand complet pour m’encourager dans cette quête. Brice, un copain de Luynes est également de la partie… C’est un guerrier au mental d’acier, il y arrivera, sans aucun doute !


Un départ qui nous met directement dans le bain, passé les 3 premiers kilomètres de route, un petit KV, histoire de se mettre en jambe et de nous mener au Pic d’Endron soit 1800 D+ en 9km. Tout va bien et l’ambiance est chaleureuse mais l’effort quelque peu violent… On va avoir le temps de s’y faire.

La progression, sous un beau ciel étoilé, est laborieuse et exigeante. Il faut être très attentif, le terrain est vraiment difficile avec quelques passages un peu aérien où il faut poser les mains.
Aux alentours du 25km, au bord de l’étang Fourcat je chute lourdement sur une pierre. Ça me lance sur le coup avant que la douleur ne disparaisse rapidement. Au CP suivant, une infirmière constate les dégâts, la profondeur de la plaie exige sans aucun doute des points. Mais pour cela, Il faut d’abord redescendre à la base de vie où se trouve le médecin.
La montée au pic de Malcaras, suivi de la vertigineuse descente sur Soulcem seront pour moi un véritable calvaire. Cette descente très raide débute par un couloir délicat dans les éboulis… avant de poursuivre dans le gispet. J’ai découvert, à mes dépends, ce qu’était le Gispet. Espèce de plante herbacée très présente dans les pâturages des Pyrénées et qui a le grand défaut d’être extrêmement glissante. Je suis épuisé avec des savonnettes sous les pieds, impossible de tenir debout.

A mes yeux, l’explication concernant l’état déplorable dans lequel je me trouve est simple. Mon corps a vécu ces 30 premiers kilomètres comme une véritable agression. Pas d’entrainement montagne depuis Mars et le stage du TTT et ce qui devait arriver, arriva. Cela cumulé au fait qu’il me faut toujours 30 bornes pour me mettre dedans, ce début de course ne pouvait qu’un chemin de croix.



Le fait de chuter sans arrêt me saoule, je m’arrête à de nombreuses reprises. A cela s’ajoute des douleurs gastriques qui me gâchent un peu plus le plaisir. Mes Kiprun trail deviennent alors les principales responsables de mes faiblesses (sans aucun doute à tort).


Je regagne enfin la base de vie et le médecin prend alors la décision de m’alourdir de trois points de suture. Allongé sur mon lit de camp, tout se passe nickel… Je jette les Kiprun et enfile les Technica achetés il y a quelques années pour la Transgrancanaria. L’effet psychologique escompté opère, car les Technica, elles, elles accrochent. Je repars, au petit jour, avec énormément d’envie et de volonté. Je vais me régaler sur la partie andorrane du parcours. Une belle partie commune à la ronda del Cims. Je suis dans un petit groupe de 4 et on discute énormément. Pour que ce tableau soit parfait il aurait fallu que la météo soit au beau fixe, ce qui était loin d’être le cas.

Pluie battante et grêle qui s’abattent sur nous, pauvres coureurs. La pluie rend les conditions de courses difficiles et dangereuses. Très dommageable car le parcours est vraiment superbe, exigeant et technique… Malheureusement nous n’y voyons plus rien. On recherche ce type de parcours, en milieu hostile, et nous sommes physiquement prêts pour cela, malheureusement nous ne sommes rien face aux caprices de la météo



En repartant de la piste Bareytes les orages nous alertent une première fois, avant qu’une gentille bénévole nous ordonne de faire demi-tour. La course est neutralisée avant d’être, un quart d’heure plus tard, annulée…

Les organisateurs Gilles Denjean et Nahuel Passerat ont pris la décision qui s’impose, arrêt de la course et rapatriement des coureurs. La sécurité est leur priorité.
La frustration est énorme, bien sûr, que ce soit pour les organisateurs et les coureurs, mais la compréhension est totale…
Cela n'enlève en rien la qualité de l'organisation et le grand dévouement des bénévoles et militaires répartis partout en montagne.

C’est un nouveau type de course qui a vu le jour en Ariège, j’ai l’impression que nous sortons du cadre policé de l’Ultra-trail. C’est de la montagne pure et dure, difficile et sans répit.

Je remercie Gilles, mon Pacer, pour sa proposition – malheureusement avortée - de courir à mes côtés. Et bien sûr, la TGV qui a bravé le froid et la pluie pour venir me supporter






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Retour en Classe de Mer !!!

Du très lourd, ce GTVO !!!

Tor des Géants : un voyage dans l'inconnu !!