Ma TMC en Off
La Traversée du massif Central
Itinéraire du GR4 allant du Plomb du Cantal au Puy de Dôme, soit environ 150 km et 5000 de D+
Itinéraire du GR4 allant du Plomb du Cantal au Puy de Dôme, soit environ 150 km et 5000 de D+
Pour préparer une telle aventure en autosuffisance il ne
faut rien laisser au hasard, dans la mesure du possible – bien sûr. Il faut
repérer la trace, la découper en tronçons de manière logique, estimer au mieux
les temps de passage. Les imprévus sur le parcours seront bien assez nombreux.
Organiser des réunions pour se faire La TRACE et monter une équipe au top. Elle
sera au-delà de mes espérances.
Le départ est prévu le samedi 5 Août à 11h. Petit-déjeuner à
8h, départ 3h après, parfait. On estime à 24h le temps de ma traversée, ce qui
me fait être aux alentours du puy de Sancy (partie que je connais le mieux) de
nuit. Et arrivée à la fraîche vers 11h le dimanche. Mais ça, c’est en théorie,
la réalité sera tout autre.
Tout d’abord le samedi matin bouchon sur l’autoroute. Ni une
ni deux, à nous les nationales et départementales à la plus grande joie de Ludo
qui a vécu un véritable calvaire. Au final je prends mon envol vers 11h40, pas
de stress… Aujourd’hui aucune contrainte horaire.
Environ 3 kilomètres et je manque une bifurcation. Mon tracé
ne suit que le GR4 et je m’emmanche déjà sur le GR400, triple buse !!!
Heureusement l’erreur est vite rectifiée, un +2 au compteur qui ne change pas
la donne. S’ensuit la longue montée vers le plomb du Cantal sans grande
difficulté, je longe les pistes de ski que nous empruntions l’hiver dernier
avec les minettes.
Quelques passages techniques avant la belle descente sur le Lioran. Je rejoins
la Team qui repère les lieux avant mon passage afin de m’orienter au mieux.
Ludo va mieux. Bizarrement, sur ce premier tronçon et après 12 km seulement
j’ai déjà 5 kilomètres de trop au compteur (17km) et les choses ne vont pas
aller en s’améliorant.
Pas de Peyrol |
Je repars par la piste de descente VTT, le temps est grisou
et quelques gouttes de pluie s’invitent. La montée technique vers le Puy Mary
est très raide et minérale, c’est magnifique. Le staff m’attend au Pas de Peyrol,
pas vraiment réchauffé, contrairement à moi qui suis en surchauffe !!!
Cette dernière partie m’a quelque peu desséché. On sort les cartes afin de voir
une nouvelle fois la trace.
Puy Mary |
En repartant je dévie légèrement sur la droite et repars vers la brèche
de Rolland. Heureusement la Team que j’aperçois en contrebas me fait prendre
conscience de mon erreur. Légère remontée vers le Puy de Niermont avant la
belle découverte du plateau du Limon.
La vie est difficile, tout vous semble aller trop vite, le train de l’existence est déjà partie et vous laisse sur le quai de gare. Vous avez grand besoin de vous ressourcer, n’hésitez plus, venez découvrir ce far-west auvergnat. Le plateau du Limon vous attend avec ces vertes prairies, ces clôtures interminables et ces troupeaux de vaches Aubrac en estives. Un plateau basaltique en guise de no man’s land, reposant.
Après avoir pris conscience que les pierres verticales
gisant çà et là sur le plateau indique le GR, je me retrouve dans une chasse à
l’épuisement dont la victime est un pauvre veau apeuré sorti de son enclos. C’est
après cet intermède de pistage systémique que tout se gâte, une trop grande
autonomie qui aura raison de ma vigilance. Une envie subite, oppressante, je
passe commande via SMS auprès de Caro pour un coca bien frais. A St Saturnin,
village en vente sans âme qui vive, épaulé par l’équipe je prends le temps.
Saint Saturnin |
A 21h j’arrive à Condat, déconfit !
Mon assistance est toujours aux petits soins.
Il va vraiment falloir que je travaille ces moments où je deviens désagréable au possible. Vraiment désolé !
Mon assistance est toujours aux petits soins.
Tu veux une compote ? Non, et puis OuiUne vraie tête de lard limite dépressif. Pas rigolo le gars, goût à rien… même pas à causer.
Tu veux te reposer dans la voiture ? Oui, et puis non
Il va vraiment falloir que je travaille ces moments où je deviens désagréable au possible. Vraiment désolé !
Après une sortie très pentue de Condat, direction Egliseneuve-d’Entraigues.
Et là, c’est le drame… je me paume. Je tourne une bonne heure dans une forêt où
tous les arbres sont abattus. Impossible de retrouver le GR. Je suis
définitivement perdu, il est minuit et je me dirige vers les hauteurs
avoisinantes, non sans mal, pour apercevoir les lumières les plus proches. Au
milieu d’un troupeau de vaches, tout d’abord effrayé puis finalement amusé. Je
me vautre dans les tourbières de l’eau à mi-cuisses, franchi des barbelés,
rampe sous les clôtures électrifiées. Une véritable épreuve de survie. J’arrive
enfin à une grange inhabitée, à partir de laquelle je chemine sur une route
forestière avant d’atterrir au lieu-dit Bagnard, non loin de Montboudif (mais
si ça vous parle!). Je téléphone à Vincent qui m’attend à Egliseneuve, il me
géolocalise sur son GPS, Sauvé !
Une heure du mat’, j’ai le moral en berne, planqué au
fin-fond de mes chaussettes vaseuses.
Il m’a fait prendre conscience de la déception qui aurait été la mienne. Il tolère que l’on zappe le massif du Sancy et que la traversée reprenne au Col de la Croix Morand, Banco !
Je monte dans la voiture, les virages me tirent vite au cœur. On s’arrête, rebelote, le coup de la banane, je ne suis vraiment pas au mieux.
Ras la casquette, on rentre et demain matin je me fais la dernière partieC’est dans ces moments difficiles qu’on reconnait les très bons coachs, Thx … Je sens la patte de Caro, elle l’a bien briefé.
Il m’a fait prendre conscience de la déception qui aurait été la mienne. Il tolère que l’on zappe le massif du Sancy et que la traversée reprenne au Col de la Croix Morand, Banco !
Je monte dans la voiture, les virages me tirent vite au cœur. On s’arrête, rebelote, le coup de la banane, je ne suis vraiment pas au mieux.
3h, nouveau départ du parking de la Croix Morand. Il fait
10°, douceur toute relative. Vincent a gardé une certaine fraîcheur dans l’habitacle
durant le trajet, ça facilite la reprise, bien vu !
Et là je vais me régaler pendant, environ, 7h. Une dernière partie splendide.
Profil globalement descendant jusqu’à Pessade puis parties roulantes jusqu’à Saulzet-le-Froid. Malgré le rendez-vous manqué du Col de la Ventouse (nouvel itinéraire du GR4), Vincent est toujours omniprésent, d’une aide substantielle, un soutien essentiel dans ce défi.
Et là je vais me régaler pendant, environ, 7h. Une dernière partie splendide.
Profil globalement descendant jusqu’à Pessade puis parties roulantes jusqu’à Saulzet-le-Froid. Malgré le rendez-vous manqué du Col de la Ventouse (nouvel itinéraire du GR4), Vincent est toujours omniprésent, d’une aide substantielle, un soutien essentiel dans ce défi.
Puy de la Vache, Laschamps puis la belle montée du Puy de
Dôme par le chemin des muletiers à partir du Col de Ceyssat. Malgré ma relative
hypoglycémie j’arrive à profiter du moment, c’est tellement beau.
Au sommet, à proximité du temple de Mercure, j’allume ma dernière bougie à la mémoire de Simon, ami et membre du TTT tragiquement disparu. Une bougie sur chacun des sommets parcourus, au plus près des cieux, pour cet amoureux de la nature qui affectionnait tant ces terrains de jeu.
Et la petite cerise sur le gâteau, l’inattendu Puy Pariou
avec son cratère central formant un cercle presque parfait. Il me ferait
presque regretter l’arrivée imminente (non, là je rigole !). Et enfin, la
fontaine du Berger, point final de ce beau et dur périple, exténué mais
Heureux.
La descente du Puy de Dôme par les marches |
Au final environ 130km pour 4000 D+, un bel Ultra avec en
prime quelques petits dérapages qui en font une expérience unique.
Un grand merci au Team, bien sûr. C’était une belle,
première expérience qui en appelle, très certainement, d’autres…
Je ne pensais pas que tu étais du genre à subir ton estomac.
RépondreSupprimerComme quoi, on es tous sensibles du bide. Un grand merci à ton Team qui t'a permis de réaliser cette magnifique sortie. Bob.