Euskal 2008
Lieu : Saint etienne de Baïgorry
Date : 9-10 mai 2008
Distance : 130 km
Dénivelé : 8500 D+
Par équipe de 2
EUSKAL ENDURANCE TRAIL
120
équipes partantes – 43 à l’arrivée
Depuis
le temps que l’on m’en parle de cet Euskal…
Le plus dur reste à trouver un
binôme ayant un rythme assez similaire au mien. Ce fut chose faite peu après le
Mont-Blanc en la personne de Philippe Guillome, architecte de Laniscat et
copain du frangin. Philippe n’y va pas par le dos de la cuillère en cette année
2008 avec comme programme L’Euskal, le Grand Raid du Morbihan, le Grand Raid
des Pyrénées et le Grand Raid de la Réunion, si, si c’est vrai…
Jeudi
Débarquant fraîchement du Médoc
où j’ai fait une halte Dujardinesque, merci à eux… je me retrouve à Baïgorri en début d’après-midi. Village
basque aux maisons blanches qui s’étend le long de la rivière dans la vallée (belle place ombragée par
de vieux platanes près du fronton). Contrairement à d’autres courses, pas
d’effervescence, pas de banderoles et autres rubalises, et surtout pas de
coureurs…
Ne pouvant rester dans cet état de doutes et
de stress je passe un coup de fil à Philippe. Je fais connaissance avec sa
femme Linda et ses 3 enfants : Jacob, Jeanne et Léonard… Un petit café au
troquet du coin et retrait des dossards. Pour nous ce sera le dossard 22, ce
qui nous vaudra un « v’là les flics » à chaque pointage. Malgré cela,
et comme nous venons tous les 2 des Côtes d’Armor, on se dit que c’est un bon
présage. Puis direction le gîte qui se trouve sur la route de St Jean Pied de
Port, très campagne… entouré de Pottocks et de moutons.
Enfin la ‘Pasta party’ où j’y retrouve comme
prévu Pascal et Valérie qui le font une nouvelle fois en couple. Valérie semble
bien remise de son entorse. Pascal nous parle de ce pays basque, de la course
et de ses montées abruptes, il nous fait également un cours de prononciation
basque et, en tant qu’ancien Pilotari, nous explique les différentes
spécialités de la pelote. Quelques verres d’Iroulequy plus tard et il est temps
d’aller se coucher car demain c’est levée à 3h45.
Vendredi
Après une
bonne nuit de sommeil et toujours aussi détendus, nous préparons notre sac de
course ainsi que le sac bivouac que l’on récupérera du côté d’Urepel à la fin
de cette première étape.
5h, le départ est donné, ça part
assez lentement et l’on se retrouve dès le début dans le peloton de tête. Ca
commence à envoyer pas mal dans les premières montées et je me sens plutôt
bien, non loin des « Darmaillacq » et autre « Escots ». On
pointe alors en quatrième position, Philippe est dans le rouge… On est parti
bien trop vite et la véritable première côte m’en fait prendre conscience. Philippe,
lui, reprend du poil de la bête et c’est à mon tour de flancher.
Nous atteignons alors le sommet de la Munhoa (979m – 12 km ), passage au col d’Urdanzia, le soleil
se lève alors dévoilant les vastes pâturages avant la descente directe sur le village de Banca (321m – 19 km ), lieu de
ravitaillement. Je commence alors mon régime Coca-Banane-Coca. De là, on
chemine en direction de la route de la forêt d’Hayra, avant de remonter
jusqu’au col d’Ehuntzaroy (949m - 27km).
3 ou 4 équipes nous dépassent alors que nous ne baissons pas vraiment de
régime.
Il commence à faire chaud, nous
avons fait plus de la moitié du parcours et ma besace est encore à moitié
pleine, je commence à sentir que je vais payer ca$h cette erreur. On continue
notre petit bonhomme de chemin avec passage par le pont international,
puis direction Ondarolle et remontée sur Valcarlos avec un nouveau
ravitaillement. Certains bénévoles nous annoncent 3ème alors que
d’autres 8ème, étonnant ?...
En sortant du village, montée assez rude,
par une route goudronnée puis une piste, nous alternons marche et course à
pieds ce qui nous permet de reprendre un bon nombre d’équipes du trail des
villages (1168m - 44km). Direction ensuite le col de Mehatze, je commence à avoir
de grosses cuisses toujours à la limite des crampes. Descente aérienne par la
crête d’Olapide jusqu’au passage de Champagna (490m - 47km), c’est à ce moment
que je prononce l’avis de décès de mes chaussures, mon pied ne cesse de sortir
de son enveloppe synthétique et ceci de manière systématique.
Montée raide puis plus douce et progressive
dans le bois de Lehaltzate jusqu’au col de Meharrosteguy (736m - 51km), passage
au sommet d’Errola (879m - 52km), suivi de 6km de descente avec une belle
arrivée sur Les Aldudes. Ravitaillement
gourmand pour ceux qui le souhaitent à la maison Oteiza... Puis une dernière
boucle par Esnazu (525m - 61km) avant
de rejoindre le trinquet d’Urepel. Fin de cette
première journée, riche en enseignement…
Pour demain surtout ne pas partir trop
vite, boire énormément d’eau pour éviter les crampes et ce soir Iroulequy qui
fera office d’antioxydant. Petite douche, massage des cuisses et mollets. On
apprend que l’on finit 6ème à seulement 15’ du 3ème, avec
une bonne récup’ ce soir on se dit que tout est possible. Les parents arrivent
enfin, embrassades et petites bières de bienvenue. Ensuite direction le gîte
avec sieste et bain glacé pour les jambes… et pour finir cette journée un bon
repas dans la salle polyvalente d’Urepel avec de la charcuterie régionale et
des pâtes où nous retrouvons Pascal et Valérie qui en terminent en un peu plus
de 12 heures. Valérie souffre de son genou ce qui remet en cause la journée du
lendemain. Direction l’école, puis gros dodo pour un maximum de récup’.
Samedi

Départ du village d’Urepel (420m), à la lueur de la frontale. Les
jambes sont lourdes et font mal sur ces premiers kilomètres. En fait, « la
course à pieds c’est comme les films français, il n’y a que les 20 premières
minutes qui sont chiantes… ». Nous pointons alors en 6ème
position, tout va bien.
Descente toute douce vers le village des Aldudes sur 2,5km puis montée progressive par une
piste vers le col d’Ehyartze (779m - 6km)… 600m de montée vers Arguibel pour
rejoindre le GR 11 puis descente progressive par piste et sentiers jusqu’au village
espagnol d’Elizondo (263m -16km) pour
le ravitaillement. Nous reprenons l’équipe Darmaillacq/Gerard, on sent que Nico
est dans le rouge et qu’il ne s’est pas vraiment remis des efforts de la veille
malgré ses séances d’électrostimulation du soir. Il nous avouera être à court
d’entraînement malgré sa seconde place au trail de Signes la semaine d’avant. Le
départ tranquille nous permet de pointer alors à la seconde place derrière
Escots/Pechberty intouchable. Traversée par la route principale jusqu’au village
d’Elbete, puis montée par un sentier technique et une piste jusqu’au col de
Berdaritz (685m - 25km). Du col de Berdaritz, descente par une piste pour
retrouver le village des Aldudes (377m - 28km).
Ravitaillement avant de repartir vers le sommet d’Otsamuno (901m - 32km), on y retrouve les parents, Linda et les enfants, omniprésents tout au long de cette journée. C’est la première grosse côte de la journée, ça fait mal, le souffle est court, Philippe se détache, je m’accroche tant bien que mal, surtout ne pas flancher… et descente vers Banca (280km - 37km). C’est alors que l’équipe Dieval/Marcel (UTMB 2007 en 27h30) nous double, normal, ils attaquent plus dans les montées. Puis c’est la montée vers Lezetako Lepoa (1100m - 43km), un véritable calvaire, j’ai du mal à suivre le rythme imposé par Philippe, je deviens fébrile, au sommet d’Autza (1154m - 44km) je sens que la fringale me guette. Je m’allonge sur cette herbe verte et grasse. J’ouvre mon sac et je me jette sur les Grany et les TUC... Au loin on entend les troupeaux de Manech à tête noire, leur lait entre dans la fabrication du fromage Ossau-Iraty. Je peine à me lever et c’est reparti. Le goût des TUC me manque déjà et je me permets d’agresser verbalement Philippe qui peine à les trouver… vraiment désolé ! S’en suit une descente technique par Harrigorri, tout va mieux. Du col d’Elhorrieta (821m - 45km), le cheminement se poursuit jusqu’au col d’Ispegui (694m - 48km) par un très beau sentier dans le bois de Nekaitz où il est impossible de courir, la terre est très noire et le sentier jonché d’énormes pierres. Du col d’Ispegui par une montée raide et caillouteuse, on gagne le col de Buztanzelay (821m –50 km ), le col d’Harrieta et
de Gapelu (928m - 54km) avant de plonger sur le quartier Urdos (247m - 61km).
On retrouve les parents et Linda, ça sent bon l’écurie, on termine notre
périple avec le premier couple mixte du trail des villages.
On rejoint enfin le
village de Saint Etienne de Baigorry, je vois
Valérie sur le bord de la route, son genou n’a pas tenu. J’espère vraiment qu’elle
sera remise pour le GRP. De l’autre côté de la route, Nicolas Darmaillacq nous
applaudit. Il dira par la suite : « La montagne et le tracé de cet
Endurance Trail m’ont rappelé à l’ordre ! Pas de miracles sans
entraînement sérieux et un corps à 100% de ses moyens », « l’Ultra ça
ne s’improvise pas ». C’est toujours très agréable cette humilité dans le
sport. Puis c’est l’arrivée, Philippe récupère Jacob sur ces épaules, et nous
passons la ligne exténués mais ravis. L’équipe Bassons/Lochou termine 32’ derrière, on tient notre
podium… les traditionnelles bières de récupération, douche.
Ravitaillement avant de repartir vers le sommet d’Otsamuno (901m - 32km), on y retrouve les parents, Linda et les enfants, omniprésents tout au long de cette journée. C’est la première grosse côte de la journée, ça fait mal, le souffle est court, Philippe se détache, je m’accroche tant bien que mal, surtout ne pas flancher… et descente vers Banca (280km - 37km). C’est alors que l’équipe Dieval/Marcel (UTMB 2007 en 27h30) nous double, normal, ils attaquent plus dans les montées. Puis c’est la montée vers Lezetako Lepoa (1100m - 43km), un véritable calvaire, j’ai du mal à suivre le rythme imposé par Philippe, je deviens fébrile, au sommet d’Autza (1154m - 44km) je sens que la fringale me guette. Je m’allonge sur cette herbe verte et grasse. J’ouvre mon sac et je me jette sur les Grany et les TUC... Au loin on entend les troupeaux de Manech à tête noire, leur lait entre dans la fabrication du fromage Ossau-Iraty. Je peine à me lever et c’est reparti. Le goût des TUC me manque déjà et je me permets d’agresser verbalement Philippe qui peine à les trouver… vraiment désolé ! S’en suit une descente technique par Harrigorri, tout va mieux. Du col d’Elhorrieta (821m - 45km), le cheminement se poursuit jusqu’au col d’Ispegui (694m - 48km) par un très beau sentier dans le bois de Nekaitz où il est impossible de courir, la terre est très noire et le sentier jonché d’énormes pierres. Du col d’Ispegui par une montée raide et caillouteuse, on gagne le col de Buztanzelay (821m –

Puis repas de clôture où l’Iroulequy
coula à flot, les chanteurs basques furent bâillonnés et attachés au chêne du
village. Les bénévoles se lâchent et improvisent un Paquito à en faire pâlir la
Mama…
Notre sport est un très gros engagement
personnel, nous faisons équipe pour le meilleur et pour souvent le pire mais
dans la bonne humeur (parfois) ! Pas facile de courir à 2. Il faut gérer
l'autre, soit même, l'équipe, pas facile tout ça avec une météo bien dégradée !
Pour mettre un peu de piment !
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