Le Tour de l'Oisans et des Ecrins 2011
Lieu : Les 2 Alpes
Date : 27 et 28 Juillet 2011
Distance : 180 km
Dénivelé : 12.000m D+
Nous
débarquons le lundi à Venosc après un passage chez le frangin.
Le
mardi traditionnel retrait des dossards, petite sieste et dépôt des sacs pour
les bases de vie (4 au total). On retrouve JB, le Pierrot et Chabidou… le
briefing très encourageant d’Arnaud SMAG, la cote des favoris assurés par Rodio
puis retour au camping pour une dernière nuit de repos.
Au
réveil dernier préparatif et direction les 2 Alpes où sera donné le départ de
cette 20ème édition du défi de l’Oisans. Sur le trajet première boulette de la journée. Au niveau de
Mont-de-Lans je m’aperçois qu’il me manque le dossard. Yaaa, ni une ni 2, demi-tour…
siège en position baquet et je repars en mode LOEB. Après un aller-retour
express nous arrivons aux 2 Alpes avec 10 bonnes minutes d’avance.
CP0 les 2 Alpes (km 0)
27/07 08:09:00
250
partants. Bonne première partie de course, j’y rencontre de vieilles
connaissances du Grand Raid des Pyrénées (GRP) tel que Eric Bonnotte ou encore
Guillaume Bernard (http://trailetcacahuetes.blogspot.com/)
qui a notamment à son actif le record du tour de l’oisans.
La
pluie fait son apparition et ne nous lâchera pas de la journée, le terrain gras
calmera vite nos ardeurs. J’admire les coureurs partis sans bâtons… Le col de Cluy
suivi du col de varenne, dans cette montée je rejoins une ancienne connaissance
Alexandre Richard que j’avais notamment aperçu sur l’UTMB et le TGV avec qui
nous causons un long moment ainsi que Denis Lauret un angevin qui adore la montagne. En haut du
col de Sarenne j’aperçois le frangin pas en retard sur l’horaire, au taquet et
muni de sa caméra de poche. Besse, col nazié, le plateau d’Emparis
interminable. C’est l’instant « déprime » de la course, je suis mal,
vertiges, frissons, une légère impression d’hypotension, le temps pourri qui
commence à me saouler… pas la ouach quoi !!! Heureusement tout disparaît
dans l’ascension du souchet, puis l’arrivée aux terrasses (CP1) sous des
trompes d’eau.
CP1 la Grave (km 39)
27/07 13:51:28 (31ème)
Le
team est bien présent (Caro, Chab’ et Ron’s) et ça fait du bien. Je me rends
compte de la chance d’avoir du monde pour me soutenir, pas mal de coureurs sont
seuls. Le choix du bon aliment, un élément crucial sur une épreuve. Chaque
course a son aliment, le tout est de le trouver et rapidement. Le premier fut
le bon, sur ce TOE je tournerai au mélange « oranges, chocolat noir »
avec de bons bols de soupe dans la seconde partie de course. Direction ensuite
le col d’Arsine avec un passage par la base refuge de l’alpe. Dans cette partie
je fais la connaissance de Sylvain Bazin (http://sylvainbazin.blogspot.com/),
reporter sportif avec lequel on sort pour la première fois le Road-book, pas de
stress la trace est droite, il faut longer le vallon. La montée jusqu’au Col se
fait bien, dans la descente sur Monétiers les premières douleurs aux ischios
apparaissent, ça risque de chauffer dur sous l’épiderme. Arrive enfin la première
base de vie
CP2 Monetiers entrée (km 66)
27/07 17:53:01 (27ème)
Le team est au petit soin ainsi
que les bénévoles qui m’ont déjà ramené le sac. J’enfile des affaires sèches,
je complète mes denrées, petite soupe chaude, « orange-chocolat noir »
et je repars… pas de fatigue, autant ne pas trainer.
CP3 Monetiers sortie
27/07 18:05:00 (23ème)
Un passage du Col de l’Eychauda seul et une descente rapide sur Vallouise. Et là survient la seconde boulette (après l’oubli du dossard, cf plus haut pour les poissons rouges). Le balisage à l’approche des bases de vie est de couleur rose et il se trouve que – sur la route qui menait au ravito de Vallouise – un petit chemin forestier balisé rose (non, je ne l’ai pas rêvé K-Ro, les hallucinations ne sont apparues que bien plus tard) partait sur
CP4 vallouise entrée
(km 85)
27/07 21:50:28 (33ème)
Cette mésaventure m’ayant bien
saoulé, je ne suis pas resté « fixer des béquilles aux sauterelles »
ou « enfiler des perles » si vous préférez. Juste le temps de me
changer, me ravitailler, remplir ma poche à eau et vamos, animo… reste 100
bornes
CP5 Vallouise sortie
27/07 22:12:52 (21ème)
L’Aup Martin nous attend (point
culminant de la course) avec une montée de 19 km pour pratiquement
1700D+, les choses sérieuses se profilent. Nouvelle boulette (3ème) en faisant le choix de partir seul de
Vallouise. Le balisage inexistant en sortant du village (si, si, c’est vrai
K-Ro, d’ailleurs JB et Pierrot te le diront) me fait tourner dans tous les sens
et je commence vraiment à avoir les boules, les nerfs, la poisse me guette, me
surveille, m’épie. Je m’insulte et ça fait du bien. J’attends d’autres
concurrents qui connaissent (enfin un peu de veine) parfaitement les lieux. Me
trouvant sur la bonne route et après avoir échangé avec mes compagnons de route
et de Marseille je décide d’accélérer dans la montée. La nuit semble
claire, la pluie a cessé, le souffle est bon et je passe le col à 2h37 du
matin. La descente jusqu’à Pré-Chaumette est vraiment très raide et je chute,
sans gravité, une demi-douzaine de fois. Les insultes ont repris de plus belles.
Les cols suivants (Vallette, Gouiran, Vallonpierre) s’enchainent plutôt bien
mais la fatigue commence à rendre mes appuis douteux, aléatoires. Je ne cesse
de buter sur les pierres, mes paupières sont lourdes… Man, mon super Pacer ne
va pas tarder à rentrer en jeu et je sens que ce sera du bonus.
CP6 la chapelle en
valgaudemar entrée (km 133)
28/07 09:44:09 (18ème)
Je suis fatigué, je raconte mes
déboires de la nuit à qui veut l’entendre, le team est affûté, mon Pacer fait
des pompes et moi je vais me coucher 20’ . Dans la tente seul un lit de camp est
occupé il s’agit de Guillaume qui pense abandonner (vous vous rappelez
« trail&Kwet », hé les poissons on
se réveille). Du coup je lui remonte le moral, il
décide de continuer et se trouve un Pacer de dernière minute. Je m’assoupis
quelques minutes, rechausse les trabuccos et c’est reparti pour la cerise (50km
– 5000D+), Man ne sera pas de trop.
CP7 la chapelle en
valgaudemar sortie
28/07 10:23:46 (17ème)
On
longe la route pour se faire le col de la vaurze. Man a les
cannes, Caro et Ron’s nous encouragent en passant avec la caisse. Chab ’ a
quitté le team pour faire Pacer de Pierrot et JB, les biquettes sont belles, il
ne pleut plus. Cette première ascension à deux me rebooste, Man me devance, je
m’accroche. Je ne suis plus très causant, Man qui avait préparé blagues,
rodomontades ou que sais-je encore, se les garde sous le coude en attendant une
plus grande attention de ma part. Descente sur le désert, Ron’s nous rejoint à
mi-descente… Une bien belle escorte qui fait des envieux. Je continue à
trébucher sur les pierres avec des réflexes proches du néant. Caro est bien là,
on se ravitaille sans trop tarder, bippé par Rodio en personne. (http://rodio-blog.over-blog.com/).
Dites lui comment vous montez, il vous dira qui vous êtes…
Direction
Côte Belle, certainement la plus pentue de l’épreuve, Guillaume Bernard nous
devance, objectif en vue. Il recommence à pleuvoir de plus belle dans cette
côte :-), les appuis sont glissants, l’inclinaison est monstrueuse mais le
rythme régulier. Surtout ne pas stopper lors d’une ascension… un groupe de chèvres
fascine Man. Le col est relativement vite atteint, la descente technique dans
les pierriers me détruit le peu de cuisses qu’il me reste. On entame un « TIKALIKATAM TIKALIKATAM OHé ohé!!! », nickel…
Ron’s
nous rejoint à nouveau, il monte vite le bougre ça promet pour le GRP fin Août.
CP8 valsenestre (km
161)
28/07 18:05:41 (15ème)
On
débarque enfin à Valsenestre, on décide de ne pas trainer, ça commence à sentir
l’écurie… une petite soupe, on remplit la poche à eau, « orange-chocolat »
et c’est reparti pour la toute dernière portion. La montée au col de la Muzelle
est longue et raide (pour changer) dans les derniers lacets (tout nouveau, tout
beau d’ailleurs qu’ils auraient pu aplanir un peu plus d’ailleurs). On a la
chance de basculer de jour. La toute dernière descente en passant par le refuge
de la Muzelle, le dernier km 500 avant Bourg-d’Arud est interminable, hein
Man !!! On arrive enfin sur la route de Venosc, et la voilà qui débarque,
la belle grosse rêche dans le dernier mètre de descente de ce parcours, je blasphème
à nouveau. La cuisse bien râpée et un léger trou dans le tibia.
CP9 Venosc (km 176)
28/07 23:15:48 (14ème)
Une bise à ma douce, c’est
gagné maintenant. Man jette le dossard au frangin pour le feu d’artifice final,
je bipe et lui demande de prendre la tête… l’ascension, empruntant le village
de Venosc et longeant les œufs, se fait bien, le rythme est bon et tout paraît
plus léger. La délectable ivresse de l’aboutissement. Une heure et demie plus
tard la ligne d’arrivée est atteinte en 40h34mn.
CP10 Arrivée les 2
Alpes (km 180)
29/07 00:43:04 (14ème)
En résumé
De
la pluie, du froid, de la caillasse, du gros déniv'... si l'ultra a une essence
elle est - sans aucun doute - à trouver du côté de l'Oisans.
Remerciements spéciaux à mon PACER
Man qui a repris le flambeau déposé par le frangin qui a préféré se préserver
en vue du GRP (on sera tous avec toi Ron’s),
au
frangin (reporter sportif), à charge de revanche,
et
à ma douce (Experte déco Road-Book et musique d’arrivée) pour leur soutien omniprésent
durant cette épreuve.
Merci à tous pour vos messages d’encouragements et de félicitations. Bravo à Chab’, JB et Pierrot pour leur belle course, à Zaz pour ton agréable présence, à l’organisation et aux bénévoles et enfin une pensée pour Crém’ (on a beaucoup pensé à toi et rdv à Millau)
PS : Et non je n’ai pas parlé de ma cystite car je ne suis pas sûr que ça intéresse les gens.
classement
La presse en cause :
Nouvelle république 37 du 9 août 2011 |
https://vimeo.com/27311994 |
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