Grand Raid du Mercantour 2009

Date : 21 juin 2009
Distance : 104 km
Dénivelé : 6800 D+
Distance : 104 km
Dénivelé : 6800 D+
Jeudi
Dès le Jeudi soir après le boulot nous mettons les voiles,
direction Chirens, chez le frangin histoire de se rapprocher un poil… il faut
dire que ce n’est pas vraiment la porte d’à côté, 11h de route environ. Sans
l’invitation suite au GRP je n’aurai pas été le chercher, mais l’occasion fait
le larron comme on dit. Suite à une vive douleur au tendon d’achille, ça fait 3
semaines que je ne cours plus, autant dire que j’aborde cette course la fleur
au fusil. On débarque donc à Chirens vers minuit, Ron’s nous accueille, Katell
mâte Prison Break : « Il est vraiment beau quand même !!! Et ses
tatouages, waouhhh». Après s’être inquiété du moral des troupes, quickly au
lit.
Vendredi
Préparation du GatoSport tandis que Kaëlig et Yannou
s’occupent de réveiller la brunette. On part sur le coup des 10h… 6h de route
plus tard nous voici à Saint Martin Vésubie, on récupère le dossard, plantons
la tente avant de nous rendre à la conférence sur l’Ultra-endurance présentée
par Guillaume Millet. Très sympa et super intéressant… retour au camping,
pendant que ma Pomme prépare le couchage je m’affaire autour de mon Ultimate. J’ai
oublié ma poche à eau, heureusement l’Ultimate à l’intérêt d’avoir de nombreuses poches à
l’avant pour y mettre des petites bouteilles, quand on n’a pas de tête !!!!
A 20h30 petit resto pâtes dans une ruelle de Saint Martin, tout le monde ne
parle que du Grand Raid. Allez, maintenant il est l’heure, au plum’…
Samedi – 4h Saint
Martin Vésubie
Réveil 3h15, pas vraiment bien dormi, je m’équipe comme il
faut, rempli mes petites bouteilles, mange mon super bon GatoSport. Et c’est
parti, un peu à la bourre, on nous appelle pour rentrer dans le sas de départ.
Les meilleurs sont près de moi, bizarre !!!! Il se trouve que le départ
est donné dans l’autre sens, du coup je me retrouve en première ligne, surtout
ne pas s’enflammer. 4h00, le départ est donné, je suis le groupe de tête sur
les 4km de route avant le premier single-track. J’entame alors le chemin et, mon
talon me lance à nouveau, je commence à ressortir une douleur lanscinante, en
plus de ça je n’arrive pas vraiment à accélérer. L’impression d’avoir toujours
le même rythme cardiaque que ce soit en côte, sur le plat ou en descente, pas
la patate quoi… Nous passons la Colmiane puis direction le Col de Barne. La
montée sur le col est très agréable, premier ravito puis premiers névés. Une
brève remontée sur le col de Salèze, puis c’est la descente sur Boréon. Dans
cette descente je laisse passer des bus entiers de coureurs, la douleur du
talon se propage dans l’ensemble de la jambe, plus spécifiquement derrière le
genou et le fessier. J’imagine déjà rejoindre Caro au ravito 2, lui expliquer
simplement qu’il ne faut pas insister, donner mon dossard puis visiter cette
belle région… gros picnic, sieste à l’ombre au bord d’un lac, une journée rêvée
en quelque sorte.
Samedi – 8h30 Boréon
J’arrive tant bien que mal à Boréon, il est 8h35, je cherche
partout mais rien à faire… pas de Caro. C’est pas grave je jetterai l’éponge à
Madone. La montée au pas des ladres est sublime, il fait chaud, les névés
semblent interminables, ce fut long, dur mais surtout très beau. Le lac de
Trécolpas est superbe. Dans la descente, on retombe sur des névés, 2 options se
présentent, soit sur les jambes – normal me direz-vous – ce qui rend l’exercice
périlleux ou sur les fesses ce qui permet d’éviter les chutes mais rafraîchit quelque
peu les idées. Les miennes étant toutes noires à ce moment là de la course
j’opte pour la luge… le reste de la descente reste douloureuse, je suis à Madone
(km42) il est 11h. Je retrouve ma chérie qui sent tout de suite que rien ne va.
Samedi – 11h00 Madone
Le constat est simple, je suis épuisé (mental et physique
nuls), mais elle est là pour moi, trouve les mots justes. Cet échange simple et
plein d’émotion me suffit à repartir. La suite sera difficile mais j’y
arriverai… je me ravitaille tant bien que mal, mon ventre non plus n’est pas
dans un grand jour, je repars direction Baisse des 5 Lacs laissant ma Pomme se
rendre à la fête de la musique de Saint Martin. Montée de la baisse de Prals à
travers les névès, puis très longue descente (1300D-) vers le relais des
merveilles.
Samedi – 13h00 Relais
des Merveilles
Il est 13h, mon bide va mal, je demande une assiette de
pâtes sans grande conviction…ça sent l’overdose de pâtes. La montée qui suit va
être la pire de la journée, pourquoi me direz-vous ? Et bien c’est très
simple. Premièrement les 1300D- il va falloir les faire dans l’autre sens et vu
mon état de forme ce n’est pas vraiment très réjouissant. Deuxièmement, mon estomac n’accepte plus rien. Et
troisièmement les conditions météos se dégradent à vue d’œil. Les lacets
deviennent interminables, le ciel s’assombrit, l’orage gronde, de la grêle nous
fouette le visage, la température chute brutalement, et le brouillard dont nous
sommes les proies nous enveloppe. Les couvertures de survie sont de sortie.
Nous nous regroupons par manque de visibilité et tentons de retrouver le
balisage. Amoindri physiquement, je vomis mes trippes, le groupe s’arrête et me
propose des vêtements chauds, une belle solidarité. A la cime, transis de
froid, nous basculons rapidement vers la baisse de Férisson pour rejoindre la
madone. Sur l’un des nombreux névés, un équipier chute et dévale dangereusement
la pente, les bâtons plantés dans la neige et les pieds en avant pour amortir
au mieux sa réception sur les cailloux. Résultat, les bâtons explosés et le
facteur risque s’introduit un peu plus dans tous les esprits. Je laisse partir le
groupe, impossible de les suivre, je suis fébrile, je tente de m’alimenter en
vain. Un suiveur, que mon apparence physique a fait s’arrêté, m’offre des
abricots secs, merci à lui, effectivement ça à l’air de tenir… du coup régime
abricots jusqu’à l’arrivée.
Samedi – 17h30 Madone
De retour à Madone je rejoins ma chérie, enfermée pendant
plusieurs heures dans la voiture à cause de la grêle. Elle allie un certain
nombre de personnes à ma cause, je reçois de nombreux encouragements, j’en
avais vraiment besoin. Je prends alors conscience que mes douleurs au talon ont
disparues ?? Direction la cime du Pisset puis celle du Piagu (2300m),
l’arrivée me transcende, je me fais (enfin) plaisir dans la descente, je
remonte bon nombre de concurrents.
Samedi – 20h15 Saint
Martin Vésubie
Nous mangeons en terrasse le long de la route menant à
l’arrivée. Le pourquoi de ce type de course trouve une réponse sur chacun de
ces visages. Un groupe de musique anime cette arrivée, le feu d’artifice
célèbre les fêtes (de la musique et du trail). Ça aurait fait une belle photo
de fin d’album, si seulement…
Dimanche – 11h00
Sur la route du retour, un coup de fil de Papa… la
consternation
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